Ce que la cuisine m’a apporté jusqu’ici…

J’essaye assez régulièrement de partager les leçons que j’apprends depuis le début de mon apprentissage culinaire, histoire d’aider d’autres débutants. Mais cette fois-ci, c’est un peu différent. Je me rends compte que la cuisine change imperceptiblement ma façon d’agir et de réagir. Je ne pensais pas que cuisiner pouvait avoir un aspect presque thérapeutique.

Je l’ai assez répété, je suis une perfectionniste névrosée, doublée d’une grande angoissée. Tout ça ne pouvait mener qu’à une seule chose : la peur de l’échec. Cette peur de l’échec est un sentiment qui m’accompagne depuis de nombreuses années. Et qui souvent me faisait dire : « Je n’y arriverai jamais ! Donc est-ce vraiment la peine d’essayer ? », avant même d’avoir tenté le coup. Je ne pourrais pas dire quand ni comment ça a commencé, mais c’est un fait. Sauf qu’avoir peur de l’échec n’est pas vraiment compatible avec l’apprentissage culinaire. En cuisine, des plats ratés on en aura forcément quelques-uns. Si on n’est pas capable de le supporter, ce n’est pas la peine de se lancer. Mais depuis que j’ai commencé à m’intéresser à la cuisine, je m’aperçois que cette peur de l’échec diminue. Si au début je calmais mes angoisses en passant des heures à comparer des recettes, regarder des dizaines de vidéos et demander conseil tout autour de moi avant de tester une nouvelle préparation, je m’aperçois que ce n’est plus le cas…Essayer un nouveau plat ne réveille plus autant cette peur de l’échec en moi.

Bon je vous l’accorde, je n’ai pas encore essayé des recettes hyper techniques et compliquées non plus. Mais en même temps ça ne me dérange pas. Je veux apprendre à bien cuisiner, mais je n’ai pas pour autant envie de me lancer dans la haute gastronomie. Réaliser des plats dont l’intitulé ressemble à un manuel d’ingénierie croisé avec un livre de poésie ne m’intéresse pas (même si on n’a jamais assez de poésie dans la vie). Sans parler de plats qu’on prépare durant 3 heures pour au final avoir 2 mini formes géométriques dans l’assiette. C’est peut-être très joli à voir mais ce n’est pas très rassasiant pour autant…Je veux que ma cuisine soit gourmande, généreuse, conviviale. Des recettes qui donnent envie de plonger dans le plat plutôt que d’avoir peur de gâcher la présentation complexe. J’ai envie de partager des goûts et des saveurs, pas en mettre plein les yeux…Même si j’avoue qu’une part de moi rêve de pouvoir réaliser des dressages de dingue…Mais ça c’est une autre histoire.

Tout ça pour dire que la cuisine me permet petit à petit de maîtriser cette peur de l’échec qui me paralyse parfois. Ma confiance en moi se développe à mesure que j’essaie et réussis de nouveaux plats. D’autant que mes gros échecs sont rares, ce qui renforce ce sentiment. Bref un cercle vertueux.

Et qui dit confiance en soi, dit confiance en ses capacités. Mais là, il faut quand même préciser que les capacités constituent un tout. Il y a certes la technique, mais aussi (surtout !) la connaissance des produits et du matériel qu’on utilise. Ce n’est qu’en développant ces aspects qu’on peut vraiment faire confiance à son instinct, fruit de nos connaissances. Je m’explique :

Il y a 3 semaines j’ai voulu faire des pommes de terre au four. Je ne vais pas revenir sur l’utilisation laborieuse de mon four, j’en ai déjà assez parlé. Le fait est qu’avec mon combi Whirlpool, j’ai un plat Crisp, qui permet (parait-il) de cuire différents aliments assez rapidement. Je lance donc mes pommes grenailles sur ce plat, tout en gardant bien sûr un œil dessus. Et ça dure. Ça dure. Encore et encore…Je me rends compte alors qu’il y a un problème avec la fonction Crisp sur mon four. Je ne peux plus l’utiliser que sur le mode « Cuisson des aliments surgelés ». Sauf que mes pommes de terre ne sont pas surgelées. Mais je connais mon appareil. Instinctivement je choisis donc la fonction Crisp-cuisson des nuggets de poulet, en me disant qu’on verra bien ce que ça donne. Et bien mes pommes de terre étaient par-faites ! En toute modestie bien sûr 😀

Il y a un mois et demi, jamais je n’aurais pris la liberté d’essayer une telle chose. Au mieux je me serais acharnée à cuire mes pommes de terre sur le premier mode en pestant du temps que ça prenait, au pire j’aurais laissé tomber…Mais voilà, le fait de commencer à apprivoiser mon matériel m’a permis de rebondir et de trouver une solution. La confiance en moi que j’ai acquis en cuisine ces 3 derniers mois me permet d’être suffisamment à l’aise pour ne plus me laisser bloquer par certaines difficultés.

Cette confiance améliore aussi mes facultés « cognitives » si je puis dire…Comme j’apprends à connaître les différents produits frais, les épices, les herbes etc, j’ai plus facile à imaginer des associations, à anticiper et à me représenter mentalement le résultat. Je ne dis pas que c’est fiable à 100%, mais ça ouvre le champ des possibilités en tout cas. Mais encore une fois, je pourrais apprendre par cœur les propriétés de tous les aliments du monde, si je n’avais pas confiance en moi, je n’oserais pas tester de nouveaux plats.

Tout ça fait partie du processus d’apprentissage. Quand on se lance en cuisine, surtout si on démarre de zéro, la tâche peut paraître titanesque et on se dit qu’on n’y arrivera jamais. C’était mon cas (la fameuse peur de l’échec comme je le disais plus haut). Pourtant on peut très vite percevoir notre évolution. Elle se fait au fil des jours, en développant notre connaissance des produits (c’est la base après tout !), en s’informant, en prenant exemple, en échangeant avec les autres…Pour au final trouver son style, ses plats phares, sa propre cuisine…C’est ce qui compte après tout. Prendre du plaisir en faisant quelque chose qu’on aime et en le partageant avec ceux qui nous entourent.

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