Créer un plan de menus

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Question ô combien lancinante, qui revient perpétuellement dans tous les foyers du monde. Personnellement j’en suis arrivée à haïr cette question, parce que je ne savais jamais quoi répondre. Ajoutez à cela le fait que cuisiner me saoulait au plus haut point, et vous comprendrez la frustration que cette question pouvait provoquer en moi.

Donc depuis que j’ai eu mon fameux déclic culinaire, j’ai commencé à essayer d’anticiper cette interrogation. C’est bien joli de vouloir cuisiner, mais quand on ne sait pas quoi préparer ce n’est pas très utile. Avant c’était facile, quand on n’avait ni l’envie de préparer un repas, ni de quoi faire dans les placards, un coup de fil au livreur de pizzas et c’était réglé… Maintenant qu’on s’est mis à la cuisine, on auto-exige un minimum…

Du coup j’ai décidé de me créer un plan de menus et j’ai eu envie de le partager avec vous. On sait jamais, ça servira peut-être à d’autres débutants comme moi. Je me souvenais avoir vu l’idée dans un livre sur l’organisation*, je me suis dit que ça pouvait aider. Et bien figurez-vous qu’en effet, ça aide un max ! Bon qu’on s’entende bien, je suis loin d’être une malade de l’organisation ! Et malgré ce plan de menus, il y a encore des soirs où c’est livraison de plats chinois…Mais en bonne perfectionniste que je suis, il fallait bien trouver une solution pour combiner à la fois ma hantise de cette terrible question (qu’est-ce qu’on mange ?), mon envie de cuisiner, et ma volonté d’utiliser un maximum de produits frais.

Développer ce plan de menus est très simple. Au lieu de me demander tous les soirs ce que je vais préparer, je prends un moment chaque semaine pour planifier les repas de la semaine suivante, voire des 15 jours suivants. Bien souvent ça se fait tout seul. Il y a non seulement ces plats que je fais « de tête » et que je suis sûre de réussir, mais aussi toutes les recettes que je vois passer sur le web ou en parcourant mes livres de cuisine. Donc soit j’ai ajouté cette nouvelle recette à mon plan de menus au moment même où je l’ai repérée, soit elle est quelque part dans un coin de mon esprit et il n’y a plus qu’à trouver un jour où je sais que j’aurai le temps de me lancer dans une préparation que je n’ai jamais faite.

L’avantage en procédant de la sorte, c’est que je peux également organiser mes achats. Chez nous par exemple, Monsieur-qui-partage-ma-vie va au supermarché tous les vendredis, pour les courses hebdomadaires (sodas, café, pâte à tartiner, produits de soin et d’hygiène, charcuterie pour le midi etc.). Je sais donc que je peux aussi lui demander de prendre des légumes frais pour le week-end. Le reste de la semaine, c’est moi qui me charge des achats, en fonction des recettes que j’ai prévues. Je préfère aller faire des petites courses tous les deux ou trois jours, histoire d’avoir des produits frais et d’éviter autant que possible la congélation des viandes. En soi ça n’a rien de grave de les congeler je vous l’accorde, mais j’ai horreur de ça (chacun ses manies après tout).

J’organise donc mon menu de la semaine en fonction des jours où je pourrai aller faire mes courses ; qui bien souvent dépendent des horaires d’ouverture du boucher, du volailler et du marché de producteurs. Et histoire de ne pas gâcher ces bons produits en me contentant de plats vite faits, je prévois aussi du temps en rentrant des courses pour me lancer dans les préparations plus longues, ou que je teste pour la première fois.

Capture plan de menus ok
Exemple de plan de menus sur un mois

 

Bon dis comme ça, j’avoue que j’ai l’air de me casser la tête. Mais la logique se met en place très rapidement et ça devient évident. L’avantage avec cette méthode c’est que je suis sûre d’avoir ce dont j’ai besoin dans mes placards. Avant d’aller faire mes courses, il me suffit de revoir les plats que j’ai prévus pour les 3 jours suivants, histoire de ne pas me retrouver à court d’ingrédients. A force de vouloir faire un cake au chocolat au moment où je n’avais plus de chocolat j’ai fini par retenir la leçon…

Et même si ça a l’air hyper organisé, ça permet en réalité une plus grande flexibilité. Rien n’empêche d’inverser l’ordre des repas pour cause de journée plus chargée que prévu. Le plan de menus que vous concoctez ne doit donc pas nécessairement être suivi à la lettre. Le but est d’y voir plus clair dans l’organisation des courses, si comme moi vous voulez essayer de manger un maximum de produits frais, et de toujours avoir de quoi faire dans vos armoires. Et surtout, ça permet de devancer la sempiternelle question (qu’est-ce qu’on mange ce soir ?). Là c’est bon, vous savez ce que vous avez prévu, vous savez que vous avez de quoi le faire dans vos placards et vous savez que vous avez le temps (ou pas) de le préparer. Autre avantage : l’anticipation. Si vous faites une fondue de poireaux, vous pouvez en congeler une partie pour la tarte poireaux-jambon que vous avez prévue la semaine suivante. 

Mieux encore, si vous savez que vous avez une semaine particulièrement chargée qui arrive, vous pouvez déjà prévoir le coup. Des plats qui ne nécessitent pas plus d’une heure de préparation ou dont vous savez que vous avez systématiquement des restes pour le lendemain, des repas dont vous pouvez préparer et congeler une partie à l’avance etc…Et puis ça permet aussi de s’octroyer du temps pour se faire plaisir en cuisine. Si vous avez repéré une recette que vous voulez absolument tester, tout en sachant qu’elle demande quelques heures de préparation, vous pouvez bloquer une après-midi pour vous y consacrer. Sinon, il y a fort à parier que ce plat restera juste une envie non concrétisée, pour cause d’horaire trop chargé. Là vous pouvez être un peu égoïste et vous dire que samedi prochain vous ne faites rien si ce n’est préparer ce plat qui vous fait tant envie…

Bref ce plan se révèle très vite être un bon guide dans l’organisation des repas de la semaine, peu importe le style de vie qu’on mène. De toute évidence ça doit être très utile quand on a un job à temps-plein et des enfants (ce qui n’est pas mon cas), mais ça vaut pour tout type de personne. Moi par exemple je travaille de la maison mais je n’ai pas d’horaires fixes. Je peux avoir prévu une après-midi de cuisine pour tester une nouvelle préparation et devoir l’annuler à cause d’une commande professionnelle qui me tombe dessus le matin même…Je suis alors bien contente de trouver dans ma cuisine de quoi préparer autre chose rapidement. L’étudiant qui voit son blocus arriver mais n’a pas pour autant envie de manger des pâtes 4 fois par semaine y trouvera son compte aussi.

L’intérêt est de pouvoir personnaliser au maximum notre plan de menus, en fonction de notre mode de vie. Mais aussi en y ajoutant des indications qui nous faciliteront les choses. Par exemple, outre les recettes, on peut noter les livres dans lesquels elles se trouvent pour les retrouver rapidement au moment de les préparer. Mais aussi des détails du style : « décongeler légumes » si vous ne le faites pas au micro-onde, « sortir beurre du frigo » si vous préparez un cake, « acheter moule à tarte » si vous n’en avez pas et que vous souhaitez en faire une, etc.

Le plan de menu est vraiment un document vivant, qui évolue au fil du temps, de vos horaires, de vos occupations professionnelles ou familiales, des invitations à dîner que vous lancez ou recevez etc. Il est fait pour se faciliter la vie. Et si vous avez un blanc au moment où se pose la question fatidique, il vous suffit de poser les yeux sur votre plan et c’est bon, pas besoin de discuter pendant 10 minutes pour se mettre d’accord. Ou pire, d’entendre « Encore des pâtes ? On en a mangé y a deux jours ! » alors que c’est tout ce qui vous reste en stock…

 

*Référence du livre: S’organiser, c’est facile ! de Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt. Ed Eyrolles Pratique.

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